Avant mon séjour en Thaïlande avec mon copain, j’avais évidemment fait le tour de l’Internet pour en connaître davantage sur le pays : points d’intérêt, choses à éviter, régions à privilégier, comparatifs entre le nord et le sud et tout le tralala. La recherche avant un voyage c’est, sans blague, une de mes parties préférées. C’est là que commence l’aventure, et c’est là que je deviens vraiment fébrile. À mon grand étonnement, les avis sur le pays étaient très divisés, surtout en ce qui concerne le sud de la Thaïlande. Les party animals de ce monde l’adorent, grâce aux Full Moon Partys hors du commun et aux plages idylliques parfaites pour s’évacher après une soirée bien arrosée, alors que d’autres la trouvent trop polluée, trop touristique.
Malgré que nos années de party animals soient derrière nous, on a décidé de réserver nos billets quand même. Pour mon amoureux, c’était le premier voyage sac à dos, et je trouvais que le pays était une belle porte d’entrée au continent asiatique. C’est connu, c’est touristique, c’est développé, et les déplacements sont assez faciles grâce aux vols internes très abordables. On s’est donc envolés vers la Thaïlande au tout début de la pandémie, le 4 mars 2020.
Bangkok, où il fait bon se perdre
Bangkok est grande, peuplée et tellement dynamique. Les gens y sont gentils et la très grande majorité parlent quelques mots anglais : juste assez pour rendre la commande de ton pad thaï à 1 piasse très facile. Toutefois, notre premier chauffeur de taxi, lui, ne parlait pas un mot anglais, et ça a rendu le trajet vers notre condo absolument hilarant. Heureusement, les signes, les sons et les hochements de tête nous ont finalement menés à bon port.
Après tout ce voyagement, on était vraiment contents d’enfin pouvoir prendre une douche. Les grandes fenêtres de notre petit condo en hauteur nous offraient une vue imprenable sur la ville, et le soir, le paysage se transformait en un immense lit de lumières. Bangkok devenait absolument sublime.
Dans cette grande ville, la chaleur peut être étouffante, soleil ou pas. Je me souviens d’une journée où nous sommes partis nous perdre dans Bangkok pendant des heures, sans GPS. Au début de la balade, on était assez sûrs de nous, mais le chemin du retour s’est avéré plus long que prévu (de seulement quelques heures). Ça a mené à beaucoup de fous rires et de remises en question sur notre sens de l’orientation. On est revenus de notre interminable promenade en sueur avec quelques coups de soleil en prime.
Personnellement, quand je voyage dans un pays très chaud et que je me trouve dans une ville ou un village qui n’est pas bordé par un quelconque cours d’eau, je réserve un hébergement qui offre l’accès à une piscine. C’est un petit luxe que j’apprécie tellement, et c’est ce que nous avions fait à Bangkok. Laissez-moi vous dire que, lors de cette journée en particulier, on n’a pas regretté notre choix!
Nous y sommes restés 2 nuits, et puisque c’était le début de notre séjour en Thaïlande et que nous venions de faire 8 000 heures de vols (ok, peut-être juste 20), nous avions envie de ne rien planifier. Nous nous sommes promenés dans les rues envoûtantes des différentes parties de la ville pour y découvrir les marchés, les restaurants, les bâtiments immenses, et on s’est fait un plaisir de goûter à toutes sortes de choses. Moi qui préfère les espaces verts aux grandes villes habituellement, j’ai adoré l’ambiance de Bangkok.
Pai, un gros coup de coeur
Après Bangkok, nous nous sommes dirigés vers Pai, au nord. Pour s’y rendre, nous devions d’abord prendre un vol interne vers Chiang Mai. Cette partie s’est faite sans complications, et pour très peu de sous.
Le bout un peu plus olé olé est à venir.
De Chiang Mai à Pai, nous devions prendre un petit bus de quelques places, avec l’air climatisé à moitié fonctionnel, à 35 degrés celsius, pendant au moins 3 heures. Il faut savoir que le chemin entre les deux villes est tout sauf droit. Zigzag après zigzag, je me disais que ce n’était vraiment pas le moment d’être lendemain de veille. Montée, descente, montée, descente, gauche, droite, accélération, arrêt, montée, descente; j’avais l’impression d’être dans un manège.
Mais pas le genre de manège que t’as envie de faire deux fois de suite.
Je n’ai généralement pas le mal des transports, mais là, ma capacité à garder mon déjeuner à l’intérieur de mon corps était durement mise à l’épreuve. Quand le bus nous a débarqués au centre du village de Pai, ma joie était indescriptible. On s’est félicités de ne pas avoir vomi, on a pris nos bagages, et on s’est dirigés vers notre hébergement. Déjà, on sentait l’ambiance un peu bohème du village.
En ouvrant la porte de notre loft, on a été très agréablement surpris. De grandes fenêtres, un superbe lit, une petite cuisinette, une salle de bain vraiment jolie : c’était chaleureux et vraiment charmant. La cerise sur le sundae, c’est qu’on avait aussi une grande terrasse sur le toit qui nous offrait un spectacle magnifique au moment des couchers de soleil.
Puisque nous étions à Pai pour plusieurs jours, on a eu envie de louer un scooter pour faciliter nos déplacements : meilleure décision du voyage. Notre petite mobylette nous a amenés à des endroits surprenants et nous permettait d’être entièrement autonomes : on partait et on revenait quand on voulait. On a tellement fait de choses à Pai que je ne sais pas par où commencer!
Là-bas, se promener en scooter et aux alentours est une activité en soi. Le nord est vraiment différent des paysages typiques auxquels on peut s’attendre de la Thaïlande. C’est très campagnard, montagneux, vaste. Autour, il y a des chutes, comme Mo Paeng et Pam Bok, où il est possible de se baigner et des sites comme le Canyon de Pai permettent de prendre de belles marches dans un environnement spectaculaire.
Les soirées à Pai devenaient particulièrement agréables quand les kiosques de street food commençaient à se mettre en place. Dès 18 h 00 environ, une rue entière du village se transformait en marché. Les dizaines et dizaines de kiosques offraient des spécialités thaïs de toutes sortes et l’ambiance y était festive. Les visiteurs s’empiffraient dans la rues, tout le monde dégageaient quelque chose de paisible, de zen. De tout notre voyage en Thaïlande, c’est dans ces kiosques très rudimentaires, branchés sur des batteries de voitures, que j’ai le mieux mangé.
Finalement, le trajet montagnes russes en a valu la peine parce que Pai a définitivement été mon coup de coeur de la Thaïlande. Si c’était à refaire, je pense que je ferais le chemin de Chiang Mai à Pai en scooter. Il parait que le paysage est épatant, et je ne peux pas dire que j’ai été en mesure de pleinement l’apprécier en bus.
J’étais trop concentrée à retenir mon déjeuner au fond de ma gorge.
Chiang Mai, rencontre avec les éléphants
À Chiang Mai, nous n’étions que de passage. En réalité, nous tenions à rester quelques jours dans cette vieille ville pour une seule activité : rencontrer ces animaux impressionnants que sont les éléphants. Aux alentours de Chiang Mai, beaucoup de refuges d’éléphants existent. Ces animaux, pour la plupart, sont rescapés de cirques ou d’endroits du genre où la maltraitance et la cruauté animale sont choses courantes.
Pour être honnête, j’éprouve un petit malaise quand je pense à cette journée. Avant l’activité, j’ai fait des heures et des heures de recherches pour m’assurer de choisir un refuge ayant réellement à coeur le bien-être des animaux. Beaucoup de refuges se vantent de prendre soin des éléphants qu’ils ont rescapés, mais peu le font vraiment dans les règles de l’art.
Dans mes lectures, ce que j’ai appris, c’est qu’il est déconseillé de monter les éléphants, évidemment, mais aussi de les toucher. Cela peut engendrer beaucoup de stress chez l’animal, surtout s’il se fait flatter par des centaines de personnes quotidiennement. Imaginez que plein d’inconnus vous mettent les mains dans la face pendant que vous mangez tranquillement votre salade : ça peut devenir un brin irritant. Les bains de boue avec l’animal, fréquemment proposés dans les refuges, sont aussi déconseillés.
En fait, l’idéal, c’est de les observer de loin. Je nous ai donc trouvé un refuge qui semblait éviter toutes les activités à proscrire. On devait passer la journée à cuisiner pour les éléphants, à les nourrir et à marcher avec eux, dans leur immense enclos. Par contre, sur place, j’ai été déçue de voir que les guides nous encourageaient à les toucher. Vers la toute fin de l’activité, ils nous ont aussi suggéré de prendre un bain de boue avec eux. Les guides nous lançaient allègrement de la bouette au visage et nous invitaient à faire de même avec les éléphants. J’ai l’air un peu rabat-joie, mais avec tout ce que j’avais lu sur le bien-être de l’animal, je suis repartie avec un goût amer.
Et pas à cause de toute la bouette que j’avais entre les dents.
Je sais que j’ai choisi un refuge qui était bien, mais qui aurait pu être mieux. Je ne vous mentirai pas, je suis vraiment reconnaissante d’avoir vu ces animaux qui sont les créatures les plus majestueuses que j’ai eu la chance d’observer. Marcher à leurs côtés me rendait vraiment fébrile : un mélange de peur, parce que je me sentais toute petite; d’amour parce qu’ils étaient si doux; et d’émerveillement, parce que t’sais, ce sont quand même des éléphants!
Khao Sok, un parc national à couper le souffle
À Khao Sok, on vivait dans une petite hutte très (très) rustique. Parce qu’on était dans la jungle, on avait quelques amis à six ou huit pattes qui nous visitaient de temps en temps. Je ne savais pas que les coquerelles pouvait mordre, mais mon chum l’a appris à ses dépends quand il s’est fait snapper la biscotte en pleine nuit par une coquerelle un peu coquine.
L’endroit était tout de même paradisiaque, et on ne pouvait être plus près de la nature. En se promenant dans le village, on socialisait avec les singes qui traversaient la rue de temps en temps.
Généralement, je réduis les activités de groupes organisées au maximum lorsque je voyage , mais à Khao Sok, si on voulait visiter le lac de Chiew Larn à proximité, il était préférable de faire appel à une entreprise de tourisme. Là-bas, un guide nous a fait découvrir une partie de ce grand lac sur un petit bateau à moteur et nous a amené vers un village flottant, où nous avons dîné avec d’autres voyageurs. Après le dîner, on pouvait faire les activités de notre choix, et Guillaume et moi avons décidé de partir seuls en kayaks. J’ai l’impression d’utiliser cet adjectif un peu trop souvent, mais l’endroit était tout simplement magnifique.
Imaginez des montagnes de calcaire qui sortent de nulle part, au beau milieu d’une eau turquoise. Imaginez une végétation singulière à perte de vue, un silence paisible, un calme plat.
Le lac de Chiew Larn, c’est tout ça.
Le lendemain, on avait envie de découvrir la faune du parc à pied. De notre hutte, nous étions à distance de marche de l’entrée des sentiers de Khao Sok. La journée était assez avancée, alors nous avons choisi de faire un sentier plus court. Cette petite randonnée a été remplie de surprises. D’abord, on a rencontré une maman et ses petits singes. Un jeune téméraire nous a volé la carte des sentiers, à même la poche de pantalon de Guillaume, et on ne s’est pas obstinés pour la ravoir. Une maman singe, c’est agressif. Je tiens à ma vie.
Au cours de notre randonnée, nous avons réalisé que le sentier longeait une rivière. Ça a vraiment fait notre bonheur, parce que ça nous a permis de trouver un petit coin de paradis où nous nous sommes baignés et avons relaxé pendant un bon moment. On était seuls, et tout ce qu’on entendait était le chant des oiseaux et le bruit de l’eau qui s’écoulait à travers les rochers.
C’est aussi lors de cette dernière journée à Khao Sok que nous avons décidé d’écourter notre voyage en Thaïlande, qui devait durer un mois. La Covid commençait à grandement se faire sentir au Québec, et Guillaume et moi en sommes venus à la conclusion qu’il était plus sage de revenir au pays. Parce que notre aventure était tellement agréable, et parce qu’on vivait une expérience de couple tellement enrichissante, je ne vous cacherai pas que la décision a été crève-coeur.
On a donc fait les arrangements nécessaires avec notre compagnie aérienne, qui nous proposait un vol décollant 5 jours plus tard. On a ainsi continué l’aventure vers la prochaine destination de notre itinéraire, plus au sud, en attendant notre vol. Au final, nous avons passé 19 jours dans le pays, plutôt que 30.
Railay, pour les couchers de soleil
Railay se trouve au sud de la Thaïlande. Selon moi, cette presqu’île a ses bons et ses moins bons côtés. Nous avions loué une chambre pour quatre nuits et, personnellement, je trouve que c’était trop. On fait vite le tour de « l’île », et l’endroit est habité presque exclusivement par les touristes. Les plages sont belles, mais pas très grandes, et les hébergements disponibles sont, en majorité, de gros resorts. On est loin de l’expérience locale.
Par contre, les couchers de soleil sur l’eau sont à couper le souffle, et les promenades en kayaks autour de la presqu’île sont vraiment plaisantes. De la piscine de l’hôtel, on avait une superbe vue, et l’ambiance de Railay était très dynamique. Il y avait une panoplie de restaurants sur place, qui offraient des spécialités indiennes, américaines, thaïs, évidemment, et bien plus. Globalement, nous avons aimé notre séjour à Railay, mais une escale de deux jours aurait été suffisante, à mon avis.
Une Thaïlande magnifique et surprenante
Après Railay, on devait se rendre à Koh Yao Noi et à Koh Tao. La première est une île de population majoritairement musulmane, bien préservée du tourisme de masse semble-t-il, alors que la deuxième est une île plus peuplée, très prisée par les touristes adeptes de plongée sous-marine. À ce jour, j’ai encore un petit pincement au coeur de ne pas avoir été en mesure de visiter cette partie du sud de la Thaïlande.
Par contre, même si on a dû revenir plus tôt que prévu, on s’entend tous les deux pour dire que notre voyage a été bien rempli. Le nord et le sud offrent des expériences complètement différentes, mais tout aussi enrichissantes. La Thaïlande est, pour moi, un pays magnifique (amenez-moi un dictionnaire des synonymes, quelqu’un!) si on sort un peu des sentiers battus. J’ai aimé les gens, la foodie en moi a adoré la cuisine, et les possibilités d’activités m’ont semblé infinies.
Pour un premier voyage de couple, pour deux personnes qui ne se connaissaient que depuis quelques mois, l’aventure a été une belle concrétisation d’une relation qui était déjà sur la bonne voie. Le voyage nous a rapprochés, nous a donné envie de l’aventure, ensemble, et nous a fait découvrir de belles facettes de l’un et de l’autre. Voyager en couple, comme entre amies, ça peut apporter son lot de belles comme de mauvaises surprises, et je suis heureuse de dire que notre expérience à nous, elle a été agréable, positive et ressourçante.
Quel plaisir de vous suivre tout au long du récit! Les photos sont magnifiques et me font rêver!
Merci Marie-Paule! Mission accomplie 🙂
Du confort de mon foyer, j’ai voyagé quelques minutes avec vous. Des paysages magnifiques, des anecdotes savoureuses et une sérieuse envie de nous évader ma douce et moi.
Je vous comprends! Vivement la fin de la pandémie!
Merci pour ton commentaire, Pier!
Bravo pour ce « reportage »… Les photos sont particulièrement superbes, les commentaires donnent envie d’aller voir ce pays. Merci
J’étais en février 2020 pas loin de vous… à Sumatra, auprès des Minangkabau dans les rizières, auprès des hommes fleurs dans la jungle de Siberut et admirer les orangs outants de Bukit Lawang… je vous conseille ce pays pour un prochain voyage!
Hélène… qui a bien connu Guillaume à Saint Foy (il y a quelques années!!)
Wow! Je prends ça en note!
Merci pour le commentaire, Hélène! 🙂
De belles photos et des commentaires a faire réver ,Merci Charline
Je suis contente que ça vous plaise!
Merci à vous, Jean!
bravo pour cet article , les photos sont magnifiques, les commentaires très intéressants, cela m’a permis de voyager de chez moi, et cela me donne envie de tenter l’aventure, m’y rendre, ce serait avec le plus grand plaisir ; mais hélas, pour l’instant nous avons encore le Covid qui nous poursuit !
Bonjour Françoise,
En effet, on doit être patients: vivement le retour des voyages!
Merci pour ce commentaire! 🙂
Un rêve de voyage qui j’espère pourra se concrétiser. Très beau récit. Vous donnez envie de continuer à vous suivre.
Merci pour ce beau commentaire! Je suis contente que vous ayez apprécié! 🙂