Réflexions

Femme, mais pas trop

octobre 28, 2020

Les mots de Béatrice Martin me résonnent dans la tête depuis quelques temps maintenant.

T’es belle, c’est ce qu’on m’a toujours dit, 
Mais juste, quand tu souris.

Autrement dit, sois belle et tais-toi. 
Non merci.

Mais ne sois pas trop belle non plus, parce qu’on ne te prendra pas au sérieux. 
On dira que tu as gravé les échelons parce que le patron te trouve cute. 
On dira que tu t’es rendue où tu es à cause de ton double D. 
On dira que si t’es belle de même, tu dois être superficielle. Tu dois être snob, aussi.
T’es sûrement pas capable de parler de politique, d’être sérieuse, d’alimenter un débat. 
Non, t’es trop belle pour ça. 

La femme d’aujourd’hui, elle est plus libre que celle d’hier, mais probablement moins que celle de demain.

Il existe encore des non-dits, des pressions bien camouflées, ou pas.
Rase tous tes poils. 
Maigris, mais garde tes belles fesses rondes.
Sens bon. 
Sois à l’écoute. 
Sois indépendante, mais juste assez.
Fais-toi refaire le nez, mais faut pas que ça paraisse. 
Ne montre pas trop ton corps, mais sois sexy.
Maquille-toi, mais pas trop. On veut que ça reste naturel, t’sais. 
Sois parfaite, si tu veux que l’on te remarque; c’est important de trouver quelqu’un qui pourra prendre soin de toi.

Prendre soin de moi? 

Dès que l’on est enfant
Au fil des films et des romans
On doit se faire emmener
Par un prince pour être délivrée.

Je n’ai pas besoin de prince.
J’ai la chance de partager ma vie avec un homme qui m’aime dans mon entièreté, au naturel, avec mes opinions. 

Mais les princes, c’est overrated. 

Finalement, si on y pense bien, les attentes envers la femme ne sont pas proportionnelles à la place qu’on se sent prêt à lui donner. On veut qu’elle soit cette chose exceptionnelle, mais on veut aussi qu’elle se fasse petite. 

Contradictoire, non?

Vous aimerez peut-être

Pas de commentaire

Laisser un commentaire