Récits voyages

Voyager avec sa meilleure amie

mai 16, 2019

À un an, ma mère m’installait déjà dans un siège d’avion. Il faut dire qu’elle est Française, alors la moitié de mes racines se trouvent à un océan de distance… Ça complique un brin les réunions de famille, mais mon aventurière de mère trouvait le moyen de nous faire traverser ces quelques milliers de kilomètres tous les quatre ans.

Mon frère et moi, on passait donc un été sur quatre à parcourir les paysages français en Peugeot et à manger trop de fromage. Avec mon père, c’était les longs road trips vers la Floride aux deux ans : le Père Noël en shorts à 28 degrés, c’est un visuel intéressant.

Bref, j’ai été habituée à voyager dès mon jeune âge et j’ai développé une dépendance. Quand on quitte notre petit nid, chaque endroit visité apporte son lot de joies, de découvertes, de moments moins glorieux et de rencontres surprenantes. Chaque ville explorée, chaque aventure vécue fait dès lors inévitablement partie de soi.

Parce qu’on est loin de chez soi, loin d’un quotidien qu’on connaît trop bien, tout semble plus vrai. Plus pur. Plus beau. Ça devient difficile de s’en passer… Vous comprendrez donc que j’ai toujours aimé voyager, mais le Vietnam occupe une place particulière dans mon cœur de voyageuse.

Le Vietnam, elle et moi

La première fois que tu es vraiment dépaysée, ça fesse. Je ne te parle pas de quelques palmiers ou d’un Big Mac un peu louche qui ne goûte pas la même chose que chez toi. Je te parle d’une culture distincte, d’une langue qui t’est incompréhensible et de paysages qui sont différents de tout ce que tu as déjà connu.

Au Vietnam, même l’air était différent. Mon seul point de repère à ce moment-là, c’était ma germaine et adorable meilleure amie et sa face d’éternelle émerveillée. Soyons honnêtes, voyager avec sa meilleure amie, ça peut mal tourner. Même si vous vous connaissez bien, il y a bien des choses qui peuvent tester votre amitié, parce que c’est possible qu’en voyage, vous soyez à fleur de peau. Fatigue, vols, gravols et petits gaz peuvent réduire de façon considérable votre niveau de patience. En passant 24 heures sur 24 avec elle, tu peux aussi réaliser que tu ne l’aimes pas tant que ça, finalement, ta BFF.

Par contre, il peut aussi arriver que le voyage te confirme que cette personne-là, elle fait partie de tes humains préférés. C’est dans ce deuxième cas que ton voyage devient vraiment spécial. Nous, on s’est aimées du début à la fin, et tous les beaux souvenirs qu’on a créés ensemble ont valu les 832 heures de vols. On a partagé les rires, les petits bonheurs et les bouteilles de vin de qualité moyenne du Vietnam. On a vécu une aventure qui nous appartient, maintenant, à toutes les deux.

Ce pays-là, je l’ai adoré. Puis elle, je l’aimais, je l’aime et je l’aimerai (salutations à Francis Cabrel).

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5 Commentaires

  • Répondre Tardieu Jean novembre 21, 2020 at 9:40

    Merci Charline.
    Tu me fais réver malgré mon grand âge méme si les grands voyages sont finis pour moi !
    Tu me reconnaitra,je suis papi Jean et mon petit fils , c’est Guillaume!!

    Bon voyage à vous deux pour le prochain !!

    • Répondre Charline Morissette novembre 21, 2020 at 1:11

      Bonjour Jean,
      Je suis contente de vous lire et de savoir que le récit vous a fait rêver un peu!
      On a bien hâte de pouvoir recommencer à voyager librement!

      Merci beaucoup pour votre message!

  • Répondre Marilyn janvier 27, 2021 at 8:48

    C’est drôle, tu parle de ta mère qui vous amenait en France tous les 4 ans… Et bien cette semaine j’ai retrouvé les cartes postales que tu m’avais envoyé. De biens beaux souvenirs

  • Répondre Marie Couture mars 17, 2021 at 3:45

    Quels beaux écrits!! J’aime ton humour. Ta plume. Et tes photos… WOW! j’ai un faible pour celle de TM COC. Ça donne le goût de rencontrer les Vietnamiens. Moi aussi j’ai hâte de recommencer à voyager. En attendant, ça m’a fait vraiment du bien de te lire!!!
    SVP, salutations à ton beau grand brun. Je l’ai connu tout bébé. 😊

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